Je meurs d’un monde en minuscules
Qui m’empoigne et me bouscule,
D’une terre malade de ses hommes,
De chants de guerre qui m’assomment.
Et sur mes murs d’incertitude,
Se dessinent comme des habitudes,
Quelques fragments de paix déchue
Bien entachés d’espoirs déçus.
Aux corps meurtris de lassitude,
Aux coeurs usés de solitude,
Aux tentes blanches des réfugiés,
Sonne le glas des libertés.
Et dans un monde de nantis,
On nous répète qu’à priori,
Naître à la désespérance,
C’est juste la faute à pas d’chance.
Je veux un monde en majuscules,
Là où les rêves déambulent,
Porteurs d’espoir aux matins sombres
Et de lumière aux fils de l’ombre.
Coeur maladroit, en mal d’amour,
Je veux rejoindre au point du jour,
Les lourds bateaux ensommeillés
Aux criques bleues d’éternité.
Et m’en aller bien au-delà
Des apparences, des désarrois,
Mettre des chaînes à ma mémoire,
Fermer le livre de mon histoire
Annie K. Barbier
La Voyageuse sur le banc
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