Bonne année 2025 et on va quand même se la jouer en couleurs parce que, honnêtement, la page de l’année 2024 qui s’enfuit a été souvent maculée de taches, pour certaines indélébiles.
Il s’y est posé les crêpes noirs de nos deuils, personnels et universels, le gris des fumées des villes qu’on détruit, qu’on bombarde, qu’on incendie, le rouge du sang de victimes innocentes qui comme le dit la chanson, étaient au mauvais moment, au mauvais endroit, l’ocre sombre des boues et des fleuves en colère qui ont semé la désolation dans plusieurs endroits de notre pauvre planète en perdition.
Les hommes piétinent les hommes, tuent les femmes et transforment trop d’enfants en esclaves. Certains ont tout ou presque, d’autres n’ont rien. La vie n’a pas la même valeur partout. Trop d’enfants meurent avant d’avoir vécu, utilisés, salis étouffés. La colombe de la paix y a laissé bien des plumes. Lui en restera-t-il encore suffisamment pour pouvoir voler ? L’oiseau fragile sur lequel chacun de ceux qui croient détenir la vérité et qui tirent dessus à boulets rouges, aidés en cela par le silence de ceux qui refusent de voir et d’entendre le bruit pourtant effarant que font les salves des canons, cet oiseau fragile a-t-il encore une toute petite chance de survivre ?
Je n’ai pas la réponse mais là, honnêtement, ce n’est pas gagné. Nous ne sommes que de tout petits poissons dans le vaste océan de la vie infesté de requins meurtriers d’espérance. Alors il nous reste quoi ? L’amour, l’amitié, la santé, un travail pour tous, des petites joies, des grands bonheurs et mille autres petites choses. Chacun choisira dans ma corbeille ce qui lui convient.
Il conviendra aussi de regarder notre monde avec un oeil différent de sa grandeur à ses bassesses. Et là, c’est sûr, nous sommes nombreux à avoir besoin de lunettes parce que ça commence souvent par ce qui nous est tout proche. Si chacun apportait déjà l’amour nécessaire à sa propre famille, à ses amis, à ses voisins voire plus .. « Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité ». Cherchez bien, ça va vous rappeler quelque chose ça. De la terre à la lune… Tiens si on en parlait aussi de celle-là ! Décrocher la lune souvent c’est un tout petit geste que l’on fait et qui prend une dimension énorme selon la personne pour laquelle on le fait.
Je ne suis pas pessimiste, je suis juste réaliste. Quand vous vous levez le matin, dites-vous bien ceci : il y a dans trop de pays du monde des mères dont le premier travail du jour est de trouver à boire et à manger pour leurs enfants. Je sais ça existe depuis toujours, je me souviens avoir vu ça quand j’étais gosse dans un pays lointain, il y a soixante ans. L’image m’est restée.
Alors je ne vous souhaite pas tout le bonheur du monde parce qu’il en faut pour tous mais je souhaite le meilleur à tous, aux vôtres, aux miens tout près, très loin, à tous les peuples jusque au cœur de ce monde.
Qu’il batte enfin pour que renaissent la paix, l’amour, l’humanité et pour qu’un jour nous méritions tous de vivre heureux.
Nous rêvons d’autre chose. Le monde a besoin d’amour.
Il FAUT que demain soit un autre jour.
Alors, faisons de la place à la créativité, à l’art en tous domaines, à tout ce qui fait que nos vies sont belles. Noyons de couleurs notre quotidien autant que ce sera possible. Entourons nous de beau, de bon, du meilleur et n’oublions pas de faire une petite place à ceux qui n’ont pas notre chance.
Merci pour votre présence et votre amitié et bonne année 2025 à tous.
Annie Kubasiak-Barbier
Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres
Romancière et Membre de la SACEM
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