Le 13 mars 2010 Jean Ferrat nous quittait, ou du moins son enveloppe charnelle, parce que pour le reste, ce n’est pas pour demain.
Un homme « antistar » jusqu’au bout de l’âme et dans chacun de ses gestes…
Quand je vois ses doigts danser sur les cordes de sa guitare, sans chercher l’accord parfait mais avec l’élan du coeur pour obtenir un résultat juste magnifié par la sincérité de l’homme, je comprends mieux pourquoi j’ai toujours vibré en écoutant sa musique, ses mots et sa voix.
Toujours particulièrement marquée par Nuit et brouillard, cette chanson tant censurée, soi-disant choquante, parce qu’elle ne dit que la vérité, je m’aperçois que je ne suis pourtant pas la seule à la connaître par coeur.
D’ailleurs, autant dire, que pas une seule de ses chansons ne m’a un jour laissée indifférente. Elles m’ont fait rire, rêver, danser, pleurer, réfléchir. Elles m’ont aussi souvent portée à des époques difficiles de ma vie. Elles m’ont ouvert des voies inconnues, des chemins de dentelle au milieu des ronciers, des oasis en plein désert. Je me suis installée au creux d’elles souvent. Elles ont été le foyer que je n’avais plus, l’espoir que j’avais perdu, l’amour que je n’avais pas encore trouvé.
Jean Ferrat c’est un long chemin de succès jamais démenti, à mille lieues des poètes de pacotille qui jouent à la rime quand lui façonne ses opinions, dessine ses mots d’amour et sculpte ses sentiments.
Rien d’étonnant que l’Ardèche, pays qui chante toutes les couleurs de la vie, riche de ses traditions et fier de ses racines l’ait pris dans ses bras. Il était l’eau de ses torrents et l’air de ses montagnes.
Qu’il dorme à jamais en paix, au creux de cette terre qu’il a choisie et que son œuvre soit éternellement partagée
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