Le temps passe et nous passons notre temps à attendre le temps d’après, pour tout et n’importe quoi, pour quelqu’un, quelque chose, la venue d’un enfant, une fleur au printemps, un rayon de soleil, une paperasse quelconque, une arrivée, un départ, des vacances, une rencontre.. etc… Le dossier en attente est un dossier chargé.
Il est des attentes millimétrées. On sait qu’au bout, il y a notre envie.. Le lever du jour, la tombée de la nuit, les saisons, des choses comme ça, complètement immuables.
Et puis il y a TOUT le reste, tout ce qu’on inscrit dans la case « incertain ». Là-dedans il faut encore trier en espérant le meilleur au milieu du pire, de la clarté dans la pénombre, de la chance dans l’adversité.
Nos vies sont des quais de gare. Parfois nous y sommes désespérément seuls, parfois il y a beaucoup de monde. Le principal personnage de cette histoire d’attente, c’est demain, avec tout ce qu’il comporte et même ce satané après-demain.
Paul Valéry disait « Mon âme a plus de soif d’être étonnée que de toute autre chose. L’attente, le risque, un peu de doute, l’exaltent et la vivifient bien plus que ne le fait la possession du certain »
Je me retrouve bien dans cette définition là même s’il faut reconnaître que parfois ça s’appelle aussi « vivre dangereusement »
J’entends souvent dire « Vivre le moment présent est infiniment préférable à ressasser hier ou à imaginer demain » Mais quand on y réfléchit finalement, il y a une marge entre ce qu’on l’on fait et ce que l’on pense que l’on devrait faire. Et pendant ce temps-là, après les jours et les mois, les années se font la malle
Bref que celui qui n’a jamais passé son temps à attendre, me jette la première pierre. Je reprends ma besace de désirs en tous genre et je m’en retourne au bout de ma rue
Bonne journée à tous
Annie Kubasiak-Barbier
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