J’ai roulé dans la campagne aujourd’hui et au milieu des bois aussi. Même dans la grisaille le paysage est tout doré, voire pourpre par endroits.
C’est drôle parce qu’on croyait l’automne enterré mais pas du tout. Il a repoussé l’été un peu envahissant cette année et a fermé la porte au nez à l’hiver qui semblait vouloir s’installer. « Pousse-toi d’là que j’my mette semble-t-il dire.
Les dernières pluies lui ont rendu un peu de son âme et il a perdu son goût de brûlé. Il a étendu ses ors, ses ocres, ses pourpres sur les arbres, les buissons, les fougères. Tout ce monde fait le dos rond sous un ciel seulement écharpé par quelques peupliers dorés et dominateurs, un ciel qui se prend pour l’océan par endroits. Les marines le disputent aux turquoises et les nuages crémeux le brodent de dentelles mousseuses.
La terre de Beauce est brune des premiers labours, vierge de toute végétation. On y voir courir quelques faisans solitaires et affolés. Il n’est aucune autre âme qui vive.
Les premiers bois enflamment l’horizon. Chez moi, c’est là-bas, un peu plus loin.
Bonne soirée à tous
Annie K.Barbier
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