Nous marchons et avançons souvent sur des chemins parallèles
On peut se parler, se regarder, s’écouter, échanger des idées.
Mais chacun avance en regardant droit devant, là où il pense que se trouve la lumière ou la solution ..
Chacun avance, sûr de lui, convaincu de son bon droit, voire de sa propre vérité. Les chemins sont, non seulement parallèles, mais aussi désherbés, assainis, aplanis et souvent étroits.
On oublie juste que les parallèles ne se rejoignent jamais. C’est mathématique, logique et incontournable. D’ailleurs, ce doit être la seule image qu’il me reste de mes leçons de géométrie, ces lignes droites sans détours, sans poésie et sans surprise.
Pourtant, il existe des chemins de traverse, invisibles pour ceux qui refusent de les voir, impraticables pour ceux qui n’aiment que les lignes droites, accidentés pour ceux qui n’aiment pas le risque.
J’en ai emprunté quelques-uns de ces chemins là, au grand dam de certains. Et pourtant, ils furent porteurs de bonheur, d’enchantements et surtout de passion. J’y ai usé et mon coeur et mes souliers. J’y ai rencontré des êtres cabossés qui me ressemblaient. Je n’ai aucun regret même si j’ai conservé parfois des blessures, des cicatrices jamais bien refermées. C’est mon tableau d’honneur à moi, ma croix de guerre, mon prix nobel.. Que sais-je !
J’en ai encore beaucoup à défricher, à découvrir..Mais c’est aussi cela qui me permet de conserver cette rage de vivre qui m’a toujours animée.
Annie Kubasiak-Barbier
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