Retour par la Beauce automnale ce jour..
Nous sommes le 25 septembre déjà
Ballets de tracteurs en charge d’oignons et d’échalotes à l’odeur entêtante
Ramassage de pommes de terre
Coupe et ensilage des maïs encore au garde à vous
Quelques tournesols oubliés qui penchent leur tête rousse vers le sol
Les tiges coupées des colzas qui font le dos argenté à quelques arpents bien dessinés
Quelques chaumes brûlés
Les labours porteurs de promesses aux semences futures
Quelques pigeons qui voyagent à pattes à la recherche des grains égarés
Une buse ou deux dans un vol élégant
Un faisan obscur égaré
Les derniers ballots de paille blonds et bien rangés
Dans les villages et en résistance, des petites roses moussues qui s’en vont braver Octobre et ses lois, le rouge écarlate des fusains ailés et des vignes vierges à l’assaut des poteaux électriques..
ça et là les premiers ocres, parfois poudrés d’or, des rouges framboisés
Et, dans les bois, les arbres encore verts font la cour aux fougères dentelées d’orangé.
Qui donc, mais qui a osé dire un jour que la Beauce était triste et ennuyeuse ?
J’infirme .. C’est faux …
La Beauce est un tableau en mouvement perpétuel, brodé par les saisons. C’est en m’y promenant de plus en plus souvent que je comprends l’amour inconditionnel de Charles Péguy pour ces belles plaines prosternées au pied de Notre Dame de Chartres et liées aux chemins de Compostelle.
Annie Kubasiak-Barbier
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